Mon cher Seix, Sylvaine VILLARD

0Mon cher Seix

Voyageur, si ton pas te conduit vers chez moi
Tu pourras découvrir un village fabuleux
Rien qu’à le traverser, tu en resteras coi
Et tu en déduiras qu’il est béni des Dieux.

Dominant, majestueux, son château ancestral
T’accueille la journée. Va donc le visiter,
Admire ses expos dans les immenses salles,
Gravis ses escaliers, vestiges du passé.

Sous la voûte céleste, dans l’écrin de verdure
Se dresse fièrement un calvaire de pierre.
Vise au milieu du Puech comme il a de l’allure
Et la vue imprenable qu’offre le belvédère !

Puis tu redescendras vers le cœur du village
Où l’église se dresse, plus fière qu’Artaban
Faisant sonner ses cloches pour les gens de passage
Comme pour marteler qu’elles ont prés de mille ans.

En face, la mairie ouvre sa large porte
Pour offrir au passant la joie de découvrir
Des tableaux de Lagorre ou œuvres d’autres sortes
Dont il profitera avec tant de plaisir.

N’oublie pas en sortant d’admirer ses arcades
Et les jolis toits rouges des maisons du pays
Sur lesquels s’extasie le touriste en balade.
Lorgne les pigeonniers, vision de paradis…

Tourne à gauche et traverse le pont de mon enfance
Qui depuis si longtemps a résisté aux crues,
Il surplombe le Salat où quelques truites dansent
Un ballet aquatique qui donne la berlue.

Sur la place de la foire, tu pourras siroter
Un jus de fruits bien frais noyé sous les glaçons
Attablé en terrasse de l’un de ces cafés
Où jadis, en veillée, on tapait le carton.

Enfin désaltéré, flâne dans les ruelles
Où l’Esbints rocailleux gronde vers le Campot
Là tu seras charmé par la vieille chapelle
Sauvée in extremis grâce à une cagnotte.

Fais quelques pas de plus et tu découvriras
Au détour du chemin un charmant presbytère
Où légumes et fruits cohabitent ici-bas
En pays de Cocagne ou paradis sur terre.

Vois ces balcons fleuris, ces glycines embaumées
Et la biscuiterie de l’ami Pierre Toureille
Qui hélas a fermé, emportant le secret
Des sultanes ou croquants, véritables merveilles !

Cependant, tu pourras encore te régaler
Avec des croustérous, du miel ou des croustades
Sans oublier, bien sûr, le fameux Rogallais
Et certains jours de fête  la copieuse Mounjétade !

Si tu désires bronzer ton beau corps de déesse
Longe bien la rivière par un étroit sentier
Et tu te pâmeras au bord du Raourès
Dans ses eaux transparentes descendant des glaciers.

Relève un peu la tête et ouvre grand tes yeux,
Tu seras ébloui de voir tant  de beauté :
Ces montagnes aux sommets scintillants sous les cieux
Sont si chères à mon cœur ! Ce sont les Pyrénées !

Ce village dont le nom peut prêter à sourire,
Fier de son patrimoine, ose se nommer Seix.
Son label « Station verte » t’engage à revenir,
Sur la carte de France, pointe-le de l’index !

Sylvaine VILLARD

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