Le bouquetin des Pyrénées, Capra pyrenaica pyrenaica

 

Bouquetin des Pyrénes. Photo Pierre Commenville, 2009

Bouquetin des Pyrénées. Photo Pierre Commenville, 2009

Le projet de réintroduction du bouquetin dans les Pyrénées a enfin pris corps !
C’est essentiellement la chasse qui a été la cause de sa disparition.
Au début du XXe siècle, le bouquetin des Pyrénées avait déjà disparu de France, seul subsistait en Espagne le noyau d’Ordesa, localisé dans le canyon d’Arazas :

– 1962 : la population est estimée à une cinquantaine d’individus.
– 1982 : une trentaine d’individus.
– 1994 : la population est réduite à une quinzaine d’individus.
– 2000 :  la dernière femelle autochtone est morte.

S’il a pu résister quelque temps dans le plus vieux parc national des Pyrénées, le Parc National d’Ordesa et du Monte Perdido en Espagne, malgré un programme européen de sauvegarde de la grande faune pyrénéenne lancé en 1994 avec l’accord de l’Union Européenne pour un programme LIFE Grande Faune Pyrénéenne, piloté en France par la DIREN Midi-Pyrénées-, cosigné par la France et l’Espagne, l’espèce n’a pu être sauvegardée.
Présent dans l’ensemble des Pyrénées jusqu’au 18e siècle, le dernier bouquetin des Pyrénées connu, une femelle, a été retrouvé mort le 6 janvier 2000.
Pourtant, les traces de ce mammifère, encore visibles sur les parois des grottes de Niaux, disent assez combien le bouquetin ibérique est une espèce ancienne !

Grotte de Niaux. Bouquetin

Grotte de Niaux. Peinture pariétale, Bouquetin

La Grotte de Niaux est l’une des nombreuses cavités qui trouent le Cap de la Lesse, autour de la vallée du Vicdessos, en Ariège. Du village de Niaux la cavité située à une centaine de mètres au-dessus de la vallée ne paraît pas aussi grande qu’elle en a l’air, en s’approchant on découvre pourtant un porche gigantesque (55 mètres de haut et 50 m. de large)

DESCRIPTION

Le bouquetin de Pyrénées appartient à la classe des mammifères, à la famille des bovidés et à l’ordre des artiodactyles.
L’espèce ibérique (Capra iberica) se distingue de ses cousins alpins (Capra ibex) par les cornes torsadées des mâles, encore plus grandes, en forme de lyre.

Bouquetin des Pyrénées. Photo Arton

Bouquetin des Pyrénées. Photo Arton

 

Le bouquetin ibérique présente la silhouette trapue d’un ongulé de taille intermédiaire dont la stratégie de défense est fondée sur l’escalade en falaise.

Chez le mâle, le poids varie de 60 à 100 kg ; la taille est d’environ 90 cm au garrot pour une longueur corporelle proche de 140 cm. Chez la femelle, le poids varie de 30 à 45 kg, la taille, de 70 cm au garrot pour une longueur corporelle proche de 135 cm.
Les cornes permanentes  grandissent toute la vie mais surtout avant l’âge de 7 ans. Modestes (15 cm à 20 cm) chez la femelle, elles sont très développées chez le mâle adulte (65 cm à 90 cm de longueur et de 20 cm à 30 cm de circonférence à la base).
Les cornes en forme de lyre chez les mâles et une robe souvent soulignée de noir (dos, pattes) font partie de ses caractéristiques les plus reconnaissables.

Bouquetin des Pyrénées. Photo Arton

Bouquetin des Pyrénées. Photo Arton

Le bouquetin atteint sa maturité sexuelle à l’âge de deux ans, la période de rut s’étale de novembre à décembre, la reproduction ayant lieu vers mai-juin. La gestation dure de 5 à 6 mois (1 seul jeune par portée et une portée par an). La durée de vie de l’animal est d’environ 25 ans.

Bouquetin femelle adulte et son cabri de 6 moi. Photo  JPCrampe

Bouquetin femelle adulte et son cabri de 6 mois. Photo J-P. Crampe

Le bouquetin se nourrit d’herbe, de feuilles d’arbustes et de lichens.

Bouquetin ibérique

Bouquetin ibérique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il vit sur des pentes rocheuses qui garantissent sa sécurité.

La réintroduction
Farouche opposant à l’ours, le président du conseil général de l’Ariège, Augustin Bonrepaux (PS), avait fait savoir qu’il était disposé à cofinancer pendant trois ans un investissement estimé chaque année à 100 000 euros pour 60 bouquetins dans son département, le parc national des Pyrénées prévoyant pour sa part d’investir 125 000 euros chaque année, soit plus d’un million d’euros sur neuf ans. Le programme porte globalement sur le transfert de 160 à 200 animaux.

Contrôles vétérinaires et mise en quarantaine
Après l’abandon de l’idée de clonage des derniers spécimens de bouquetins des Pyrénées, c’est bien vers l’introduction du bouquetin ibérique qu’il fallait se tourner.
Les principales questions posées par l’arrivée de ces bouquetins ibériques étaient d’ordre sanitaire : il fallait éviter toute transmission de maladies au bétail qui estive dans les Pyrénées. Les chasseurs craignaient aussi que les bouquetins ne contaminent les populations d’un de leurs gibiers préféré, l’isard.
En Andalousie, une terrible épidémie de gale « sarcophique » a causé jusqu’à 90 % de mortalité à la fin des années 1980, réduisant la population de bouquetins de 9 000 à 600 individus.

Les lâchers de bouquetins
Ils ont eu lieu dans l’un des plus beaux cadre paysagers qui soit, celui du cirque de Cagateille, sur la commune d’Ustou.

Le Cirque de Cagateille

Le Cirque de Cagateille

Le cirque de Cagateille est le deuxième cirque classé des Pyrénées après le cirque de Gavarnie. Son accès se fait à partir de la vallée d’Ustou par une petite route de montagne.

Le Cirque de Cagateille

Le Cirque de Cagateille

 

 

Tout le monde aujourd’hui semble y trouver son compte :  les dirigeants politiques qui font ainsi passer au second plan la réintroduction de l’ours, les guides nature, les randonneurs, les bergers et agriculteurs qui ne voient en lui ni une gêne ni un concurrent, et les chasseurs…

 

En video, c’est mieux encore  ! Merci à Jean-Charles et à Pauline du gîte L’Escolan à Bidous, aux portes du Cirque de Cagateille de nous avoir transmis le lien et de nous avoir fait partager leur enthousiasme !

http://www.ariegenews.com/ariege/agriculture_environnement/2014/79839/second-lacher-de-bouquetins-dans-les-montagnes-ariegeoises.html