Comme bon nombre de grands rapaces, victimes de préjugés liés à leur mauvaise réputation, les vautours avaient fortement régressé en Europe, et dans le pourtour méditerranéen, ils avaient même totalement disparu sur une vaste partie de leur aire naturelle de répartition.
Il faut dire que dans les années 40, les chasseurs se sont acharnés sur les vautours.
Les vautours, placés en bout de chaîne alimentaire, se sont aussi nourris, dans ces années là, de cadavres d’animaux comme le renard souvent empoisonné à la strychnine par l’homme.
Des programmes de protection et de réintroduction ont heureusement été mis en place, notamment par la LPO en France, dès 1990. Les lâchés de jeunes adultes se sont avérés efficaces permettant de reconstituer une population viable.
Identification
Le vautour fauve n’est presque jamais seul dans le ciel, il vit en colonie.
C’est l’un des plus grands rapaces de France, son envergure varie de 2,35 m à 2,80 m pour un poids de 7 à 11 kg.
Quand on l’observe en vol, aux jumelles, le vautour fauve se reconnaît à sa très grande taille, à ses ailes longues, larges, arrondies à l’arrière et dont les extrémités digitées sont relevées vers le haut. Sa queue est très courte.
Il est caractérisé par ses couleurs brun et crème, sa tête fine et son long cou recouvert d’un duvet blanc et ras qui émerge d’une collerette de plumes blanches duveteuses.
Son crâne recouvert d’un duvet blanc est prolongé par un cou étroit et long d’où émerge une collerette de plumes hérissées blanches et duveteuses. Le bec puissant de couleur corne est pâle, les yeux jaunes. L’ensemble de la poitrine et du ventre, fauve
Il n’est pas rare de rencontrer ce grand charognard planant au dessus du Port d’Aula ou au-dessus du Fonta, c’est un habitué des Pyrénées ariégeoises.
Seix. Massif du Valier. Col de Pause 1530m. Lac de montagne
Comme d’autres grands rapaces, le vautour fauve a un bec très puissant qui lui permet d’ouvrir le cuir des charognes. Sa vue perçante lui permet de déceler les charognes jusqu’à 3 km au moins.
Comme le pélican, malhabile au sol, le vautour fauve semble gêné au sol par son impressionnante envergure, on le voit parfois sautiller, un peu ridicule, sur ses pattes de poule autour d’une charogne mais il lui est impossible d’emporter en vol de la nourriture entre ses pattes.
Incapable de pratiquer le vol battu sur de longues distances, il profite des courants ascendants pour s’élever dans l’espace.
En colonie il parcourt souvent de longs trajets – jusqu’à 100 km -, en quête de nourriture.
Dès qu’un vautour repère une charogne, il alerte toute la colonie, et tout le monde passe à table : on peut ainsi assister parfois lors d’une randonnée au festin de ces charognards géants, sautillant maladroitement autour de la carcasse d’une vache ou d’un mouton. Ainsi les vautours nettoient la nature des cadavres de moutons et autres bêtes d’élevage emportés par la vieillesse, la maladie ou l’accident.
Si les vautours ne dédaignent pas la chair putréfiée, ils préfèrent nettement la consommer fraîche restant toutefois capables de jeûner pendant plusieurs semaines.
La durée de vie du vautour fauve peut aller jusqu’à plus de 40 ans.
Habitat
Le vautour fauve fréquente les paysages ouverts avec des falaises et des dénivelés importants. Ceci correspond à ce que l’on pourrait appeler région de moyenne montagne. Il apprécie les climats chauds et ensoleillés, aussi peut-on fréquemment l’observer sur les corniches, les rebords des failles ou dans les cavernes des massifs méditerranéens où ils vivent en colonies.
Les couples se forment à vie.
Les adultes sont sédentaires tandis que les juvéniles et les immatures entament une migration à partir de l’automne vers l’Afrique et jusqu’au sud du Sahara.
L’accouplement s’effectue fin décembre : la femelle pond un oeuf unique dans le courant du mois de janvier. L’incubation est d’autant plus difficile qu’elle se déroule en plein coeur de l’hiver et dure de 48 à 55 jours. L’éclosion a donc lieu entre fin mars et début avril. L’élevage du poussin dure entre 110 et 115 jours et ses chances de survie augmentent dans la proportion où la fonte des neiges fait apparaître plus ou moins de cadavres jusque là dissimulés…
Contrairement aux rumeurs qui n’ont à ce jour aucun fondement, le vautour fauve est nécrophage strict, c’est à dire qu’il se nourrit exclusivement de cadavres : ses grosses pattes de poule inaptes à la préhension le rendent incapable de s’attaquer à la moindre proie vivante. Son odorat est faible mais sa vue est exceptionnelle si bien que, lorsqu’un vautour aperçoit une charogne, mouton, chèvre ou isard, il alerte l’ensemble de la colonie ; Les carcasses sont intégralement nettoyées et ils ne restent que les os pour le plus grand plaisir des gypaètes barbus.
Le 25 octobre 2012, sauvetage d’un vautour fauve à Seix !
Un vautour fauve égaré s’est posé sur le toit du restaurant Le Valier à Seix.
Claude Augé, présent ce jour là, n’a rien raté du sauvetage et fidèle à son habitude, il a pris quelques photos pour nous les faire partager !
Seix. Hôtel du Valier. Le vautour se trouve à l’angle de la toiture, à l’arrière plan, le Mirabat
Le rapace, crispé sur les tuiles de l’hôtel, ne semble guère apte à reprendre son envol.
Sa capture doit donc être envisagée. Elle sera effectuée par les pompiers de Seix qui travaillent en liaison téléphonique avec les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. La grande échelle est déployée et le sauvetage du vautour assuré !
Si vous voulez en savoir plus sur le vautour fauve :
IOC World Bird List (v3.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2012.
Martine Razin, Isabelle Rebours et Christian Arthur, Le Vautour fauve Gyps fulvus dans les Pyrénées françaises : statut récent et tendance , in Ornithos, Rochefort, Ligue pour la protection des oiseaux, vol. 15-6, novembre 2008, p. 385-393.
De superbes photos de vautours fauves et autres rapaces sur ces sites :
http://www.montagne-photos.org/faune_vautours.htm
http://www.oiseaux-birds.com/dossier-vautour-fauve.html
Le journal La Dépêche a lui aussi témoigné du sauvetage du vautour fauve dans notre village de Seix !
http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/26/1474430-seix-un-vautour-fauve-sauve-par-les-pompiers.html