François Xavier Brau de St Pol Lias, explorateur

François Xavier Brau de St Pol Lias, explorateur et ethnologue. 1840-1914
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Loin de Seix où il est né, il dirigea les premières expéditions coloniales en Extrême-Orient, à Java et Sumatra.
La colonisation française, débutée en 1830 par l’Algérie et poursuivie durant la majeure partie du XIXe siècle, conféra à la France un vaste empire et d’immenses richesses. Au détriment, ne l’oublions pas, des populations locales, qui furent souvent asservies et toujours exploitées.
Un des fervents défenseurs de cette expansion, pour des raisons tant économiques que stratégiques ou scientifiques, fut un Couserannais, originaire de Seix, où il vit le jour le 4 juillet 1840, Marie, François, Xavier, Joseph, Jean, Honoré Brau de Saint-Pol Lias. Il est le rejeton de deux familles éminentes dont plusieurs membres se sont déjà illustrés à divers titres.
Son père, Jean, Adrien Brau, est avocat avoué au tribunal de Foix. Quant à sa mère, Joséphine, Thérésine de Saint-Pol de Lias, elle est issue d’une famille notable de Lézat-sur-Lèze dont le père, Jean, Pierre, Joseph, sera maire. Le grand-père paternel, François Brau, a été capitaine des troupes nationales de l’Amérique et un riche propriétaire de Port-au-Prince et son père, chef des royalistes de la région de Seix, a été contraint d’émigrer en Espagne, ses biens étant alors confisqués et vendus.
Après de très bonnes études au collège de Pamiers, le jeune Xavier Brau (il ne rajoutera le nom de sa mère qu’après un décret du 28 novembre 1876), bachelier en sciences et en lettres, part faire son droit à Toulouse, où il obtient sa licence. Mais les prétoires ne l’attirent guère et vers la fin du Second Empire, en 1868, il entre à la Banque de France. Il s’y fait remarquer par son zèle, au point qu’un des régents, durant la guerre de 1870, informe le ministre de la Guerre qu’il est un de ceux désignés comme chargés du service de cet organisme important.
Mais déjà, il s’intéresse à ce qui va devenir le fil conducteur de sa vie. Afin de se consacrer à l’étude des questions coloniales, il démissionne de la banque en 1873 et fonde, avec d’autres, la même année, la Société des études coloniales et maritimes puis, l’année suivante, la Société de géographie commerciale. Il devient alors un des précurseurs du mouvement colonial, présentant l’importance que revêt cette question pour le devenir commercial de la France.

En l’espace d’une dizaine d’années, il prend la tête de trois expéditions successives qui explorent essentiellement l’Extrême-Orient, notamment Java, Sumatra, Phnom Penh, le Tonkin, le Cambodge et la Cochinchine.
Il devient alors le propagandiste acharné et passionné de l’expansion française, dirigeant des expéditions dont les membres sont à la fois colons et explorateurs, comme en 1876. Les politiques, sollicités, prêtent de plus en plus une oreille attentive à ses propos, au point que son voyage de 1880 est financé par le ministère de l’Instruction publique. De l’ensemble de ses pérégrinations, outre les premiers jalons de ce qui deviendra les colonies françaises en Extrême-Orient, Brau de Saint-Pol de Lias ramène également diverses découvertes : des animaux rares ou jusque-là inconnus, des travaux d’ethnologie, des plantes que ce passionné de botanique étudie. Plusieurs de ces « trophées » sont toujours exposés au musée de l’Homme, transféré Quai Branly à Paris.


Egalement versé dans l’architecture, amoureux des pays visités, il fera même construire à Seix une habitation, réplique d’une pagode.

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En 1884, alors qu’un traité de protectorat français sur le Cambodge est signé, il se trouve à Phnom Penh et assiste d’ailleurs à l’insurrection populaire qui en découle. De ses voyages et de ses observations il laisse d’abondants écrits narrant par le menu ses aventures et véhiculant, à une époque dont la mentalité est propice à la colonisation, l’idée pour laquelle il a combattu toute sa vie.

Lorsqu’il s’éteint, à Paris, en 1914, la France possède alors un vaste empire colonial en Extrême-Orient… ferment déjà de guerres futures. Cet aspect-là, Brau de Saint-Pol de Lias ne l’avait absolument pas perçu parce qu’il était aussi un homme de son temps, de ce XIXe siècle voué à l’industrialisation et aux conquêtes.

Sumatra Malacca. Embarquement des éléphants

Sumatra Malacca. Embarquement des éléphants

Pour en savoir plus sur François Xavier Brau de St Pol Lias, écrivain, photographe, ethnologue et colon, consulter la base documentaire de la Bibliothèque Nationale de France :
http://data.bnf.fr/12997112/xavier_brau_de_saint-pol_lias/
Livres :
Grands notables du premier Empire (Ariège et Gers), Édition du CNRS, 1985

Minutes de Me Anselme Courtade, notaire à Seix (année 1883)

La Dépêche du Midi, Xavier Brau : explorateur et penseur du colonialisme, 22/02/2009

Bibliographie succincte

Dehli et les colons-explorateurs francais. Les colons-explorateurs, expédition dans l’archipel indien, Xavier. Brau de Saint-Pol Lias, 1877

Percement de l’isthme de Panama. Le congrès de Paris présidé par Monsieur Ferdinand de Lesseps, Xavier Brau Saint Pol de Lias, 1879

De France à Sumatra par Java, Singapour et Pinang. Les anthropophages, avec carte hors texte et 19 planches gravées, d’après des photos

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