Assez commune dans les terrains vagues et les décombres des contrées à climat tempéré, la bourrache appartient à la famille des Boraginacées. C’est une plante annuelle de 20 à 60 cm de haut, couverte de poils raides.
Description
La tige, dont on disait autrefois qu’elle était succulente, s’avère très rameuse et hérissée de poils courts et piquants
Les feuilles de la bourrache sont alternes, allongées, ridées, à bord ondulé et velues; les unes grandes, étalées, les autres rétrécies en long pétiole.
Les fleurs sont disposées en une cyme recourbée en crosse. Elégantes et solitaires elles s’épanouissent de juin à août ; elles peuvent atteindre 2,5cm de diamètre.
Ces fleurs, d’un bleu intense, parfois blanches ou pourpres, sont placées au sommet des rameaux et montrent au centre un anneau d’écailles blanches d’où émergent les cinq étamines.
Le fruit est formé par quatre akènes oblongs -parfois moins-, logés au fond du calice persistant.
Au jardin
La bourrache peut être utilisée comme engrais vert : elle étouffe les mauvaises herbes et ses racines aèrent le sol. En se décomposant elle apporte de l’humus et des minéraux car ses feuilles sont riches en salpêtre ( Semez environ 30 grammes de graines pour 100m2.)
Dans tous les cas, la bourrache attire de nombreux insectes, auxiliaires ou non, qui viennent butiner ses fleurs. La bourrache est donc une excellente plante mellifère.
Butinage sur la fleur de bourrache
Facile à cultiver, elle ne nécessite que très peu d’entretienet pousse pour ainsi dire toute seule.
Elle se ressème spontanément et occupe le jardin d’année en année.
Utilisations médicinale et culinaire
La bourrache contient des acides gras et des alcaloïdes, elle peut donc être dangereuse, très toxique même si elle est consommée en grande quantité.
Dans l’ancien temps la plante était considérée comme dépurative et on constatait ses effets euphorisants, on dit même que les légionnaires romains dans l’Antiquité partaient au combat dopés avant la bataille par un vin aromatisé aux fleurs et feuilles de bourrache !
Au Moyen âge la bourrache, était considérée comme une plante magique et aphrodisiaque censée donner de l’assurance et de la hardiesse dans les entreprises amoureuses !
Dans la médecine populaire d’autrefois, son infusion agit contre les coups de froid.
« Vous parler de la Bourrache, c’est vous parler d’une plante connue de tout le monde pour l’avoir prise en tisane », trouve-t-on écrit dans l’ouvrage Les plantes médicinales et usuelles de H. Rodin, paru au XIXe siècle.
La tisane de bourrache est utile, dit-on alors, dans toutes les maladies inflammatoires à cause du suc abondant et visqueux qu’elle renferme par la présence du nitre (nitrate de potassium) : si l’on jette des feuilles de bourrache dans le feu on entend d’ailleurs le nitre pétiller.
L’infusion des fleurs de bourrache se fait comme celle du thé classique : deux ou trois grosses pincées dans un litre d’eau bouillante pendant ½ heure, on passe, on sucre et on obtient une tisane sudorifique !
Autrefois les feuilles et les fleurs de la bourrache entraient dans les infusions stomachiques parce que censées faciliter la digestion.
Mr Raspail prétendait même, au XIX e siècle, « qu’elle pouvait très avantageusement remplacer le foin chinois ou thé frelaté » qui coûtait fort cher et affirmait « que la bourrache n’avait qu’un défaut celui d’être française et de ne pas coûter cher ». Les fleurs mondées valaient au début du siècle 3fr50 le kilo. Cueillies au milieu de l’été, on les portait au séchoir, disposées en guirlandes.
Quand on cueillait la plante entière, il ne fallait choisir que celles dont les tiges florifères commençaient à monter.
La phytothérapie l’utilise aujourd’hui contre le vieillissement cutané. Les graines contiennent des acides gras oméga 6. L’huile obtenue par le pressurage des graines est riche en acide linoléïque qui a une action calmante en usage externe sur les éruptions cutanées et autres dermatoses, eczémas entre autres mais aussi herpès ou vieillissement cutané.
En cuisine, on faisait entrer dans les potages les jeunes feuilles de la bourrache que l’on pouvait également manger en friture.
Si vous n’osez pas faire ces essais culinaires, rien ne vous empêche d’orner vos salades de ces jolies fleurs bleues placées aux côtés de celles de la capucine…
Cet ornement inoffensif sera du plus bel effet !
Pour en savoir plus sur la bourrache :
http://www.abeillesentinelle.net/imgfr/files/plantes_melliferes_751.pdf