Nos reptiles. La Couleuvre vipérine, Natrix maura

Natrix maura

Natrix maura

Observée le 4 octobre 2014 en plein centre du village d’Illartein, dans la vallée de Castillon, la Couleuvre vipérine, Natrix Maura est une espèce de serpent de la famille des Natricidae. On la trouve essentiellement dans le Sud de l’Europe.

2Natrix maura Natrix maura est un serpent aquatique, vivant dans des milieux humides de zones chaudes. Elle passe toute sa période d’activité, d’avril à octobre, dans des points d’eau – mares, lacs ou cours d’eau n’ayant pas beaucoup de courant-.

Natrix maura

Elle est souvent observée en train de nager et de plonger, ou de se chauffer au soleil au bord de l’eau. C’est une très bonne nageuse qui peut rester sous l’eau plus de quinze minutes. C’est la plus aquatique du genre Natrix.

Natrix maura

Natrix maura

Quand nous l’avons observée, après s’être chauffée un bon moment au soleil, en plein milieu du chemin, elle est repartie pour se faufiler rapidement sous une plaque qui protégeait une canalisation d’eaux usées au bord du chemin.

La couleuvre vipérine mâle mesure en général moins de 70 cm ; les femelles, plus grandes, peuvent atteindre jusqu’à un mètre. Celle que nous avons observée ici, à Illartein, mesurait environ 30-35cm, pas plus.

Elle possède une tête bien distincte et assez large, et des yeux avec des pupilles rondes. La coloration, assez variable, est généralement marron ou grisâtre mais peut être teintée de jaune olivâtre ou de rouge. Sur le dos, s’alignent deux rangées de taches décalées, sombres, fusionnant souvent pour former des barres ou un zigzag bien marqué.
La tête comporte un motif caractéristique en forme de sur le haut de la tête et le cou.
Le ventre est blanchâtre, jaune, rouge ou marron avec un motif en damiers noirs.
Elle est appelée « vipérine » car ses motifs en zigzags sur le dos ressemblent à ceux de certaines vipères.
Contrairement à celles-ci, elle ne possède pas de venin et présente des pupilles rondes et non fendues verticalement, et les écailles sur sa tête sont plus grosses.

Vipera aspis aspis, vipère aspic

Vipera aspis aspis, vipère aspic. Photo Félix Reimann

Souvent confondue avec la vipère aspic elle partage une partie de son aire de répartition avec celle-ci. Cette stratégie adaptative lui permet de faire croire à de potentiels prédateurs qu’elle est venimeuse, à l’instar de la vipère aspic.
Cette confusion a donné naissance au mythe de « l’aspic d’eau » qui serait une vipère vivant dans les cours d’eau. Il s’agit en réalité de la couleuvre vipérine et non de la vipère aspic , cette dernière ne fréquentant généralement pas les milieux humides.

La couleuvre vipérine est une espèce diurne, parfois crépusculaire ou nocturne par temps chaud.
Elle est carnivore et se nourrit de petits poissons et d’amphibiens comme des grenouilles. Elle chasse souvent dans l’eau en se guidant avec son odorat et son toucher, pour déloger les petits animaux cachés sous les pierres ou dans la végétation aquatique. Elle chasse également, à terre, des vers de terre et de petits mammifères. Les jeunes se nourrissent de têtards, d’insectes et de petits poissons.

C’est avec la couleuvre à collier la seule couleuvre de France que l’on peut voir nager à la surface de l’eau. Contrairement à cette dernière, il arrive à la couleuvre vipérine de plonger pour nager plus en profondeur.

Couleuvre à collier, Natrix natrix

Soulan.Couleuvre à collier, Natrix natrix

Natrix maura se retire dans l’eau quand elle est dérangée mais, si elle se sent menacée, elle siffle, aplatit la tête et peut attaquer à plusieurs reprises.
Celle que nous avons observée, bien que de petite taille, s’est montrée assez agressive en s’aplatissant et en sifflant à plusieurs reprises avant de disparaître rapidement.
La reproduction a lieu au printemps. L’accouplement dure une heure. La femelle pond de 3 à 16 œufs d’environ de 28 à 40 mm sur 14 à 19 mm, au fond d’un trou près des berges. Les œufs éclosent au bout de 6 à 13 semaines, pour donner des nouveau-nés de 14 à 22 cm de long.

A cause de sa ressemblance avec la vipère aspic, ce serpent est souvent tué par des personnes ignorantes qui croient tuer une vipère, rappelons que cette couleuvre est absolument inoffensive.
Cette espèce  citée en annexe III de la Convention de Berne,  est protégée par la loi en France et en Suisse, protégeons la !