L’origine de l’omelette pascale est fort ancienne.
Guillaume d’Aquitaine aurait, dit-on, ouvert cette tradition dès l’an 800 en offrant, à la période de Pâques, un repas à base d’œufs à ses vassaux.
Au Moyen-âge, la tradition veut que le Lundi de Pâques, on fasse le tour des fermes pour recueillir les oeufs.
Les œufs ainsi récoltés sont ensuite distribués sous forme d’omelette aux pauvres et indigents.Voilà pourquoi depuis, le lundi de Pâques est le jour où l’on organise force parties de campagne, et où toute famille méridionale s’apprête à faire l’oumeleto, un plat désormais traditionnel.
Ce plat est devenu synonyme de fête, de bon repas surtout après les restrictions imposées par le Carême chrétien et après la rudesse de l’hiver ! L’omelette pascale se prépare aux fines herbes ou, plus délectable encore, avec des rouelles de saucisson coupées en petits dés.
Mais autrefois les omelettes pascales étaient aussi prétexte à des réunions ou à des jeux, au Nord comme au Sud de la France.
En Seine-Maritime, se tenait par exemple une « assemblée » où chacun se rendait pour manger l’omelette. Il fallait réaliser l’omelette sur place et la retourner. Ce moment était attendu par tous et les maladroits devenaient sujets à quolibets!
Dans la Somme, jeunes gens et jeunes filles se réunissaient par groupes de huit ou dix, pour manger l’omelette de Pâques. Les garçons apportaient les œufs et, après le repas, garçons et filles jouaient à colin-maillard.
En Charente et en Vendée, le repas de Pâques comprenait obligatoirement une omelette et un petit agneau. Les œufs et les agneaux avaient été préalablement bénis, et on ne brûlait pas les coquilles des œufs parce que saint Laurent avait été supplicié sur un gril chauffé aux coquilles d’œufs, et les ossements de l’agneau, qui figuraient l’agneau pascal, n’étaient pas jetés, mais enterrés.
Dans les Pyrénées-Orientales, les familles assistaient à la première messe pour pouvoir manger l’omelette avant le lever du soleil.
En Gascogne, il fallait casser les œufs dès le Samedi saint, en compter six par personne, et cuire l’omelette de façon à ce que le couteau y tienne droit !
Dans les Landes, l’omelette peynude (pieds nus) est prétexte à retrouvailles des bergers et des meuniers.
Préparation de l’omelette pascale dans les Landes
Notre société moderne, en quête de convivialité a conservé le rite : à la maison, en famille, au village, dans le quartier, l’omelette pascale reste d’actualité. Tradition et particularisme des régions vont encore de pair, l’asperge est l’attribut de l’omelette landaise, le saucisson de la béarnaise, l’aillet de la girondine, la piperade et le jambon de la basquaise, le lard de la provençale…
Patrimoine seixois conserve cette tradition de repas festif depuis quelques années déjà. En cette année 2015 ce repas traditionnel se déroulera une nouvelle fois en plein air après une petite randonnée pédestre, histoire d’ouvrir l’appétit !
A noter que depuis plus de 40 ans maintenant un village de Midi Pyrénées, au bord du Tarn, offre une omelette géante fort réputée ! Ce jour là, les membres de la confrérie mondiale des chevaliers de l’omelette pascale et géante de Bessières cuisinent quelques 1500 oeufs frais et le village de Bessières demeure à ce titre inscrit au livre des records !
L’omelette pascale géante de Bessières en Midi Pyrénées, une tradition fortement ancrée