Au fil de l’histoire, de nombreuses plantes exotiques rapportées de lointains pays ont été introduites parceque rares et inconnues.
Peu à peu certaines d’entre elles se sont disséminées dans la nature et sont allées jusqu’à envahir certains paysages au point parfois de menacer la végétation indigène.
Le long de la route qui mène de Seix à Saint-Girons, on peut observer durant tout l’été l’une de ces plantes invasives, venue d’Asie. Elle affectionne les bords des cours d’eau, les sous-bois, les talus et les fossés humides où elle forme des peuplements importants. Cette plante c’est la Balsamine de l’Himalaya, Impatiens glandurifera.
Description
La Balsamine de l’Himalaya est une plante herbacée qui peut atteindre 2 mètres de haut, sans doute est-ce pour cela qu’on la prénomme Balsamine géante.
Sur sa tige rougeâtre, robuste et assez charnue, les feuilles opposées sont très nettement dentées.
Ses grandes fleurs poussent en grappes et se développent de l’été à l’automne : rouges, roses, mauves, parfois blanches elles possèdent un éperon court et recourbé.
La balsamine de l’Himalaya est une plante mellifère.
Reproduction
Le fruit de la Balsamine de l’Himalaya a la forme d’une capsule allongée qui éclate à maturité au moindre contact. La fructification a lieu de septembre à janvier. La production de graines est impressionnante puisqu ’on en compte pas moins de 800 par pied ! Elles sont projetées à quelques mètres par « explosion » du fruit à maturité et ces graines peuvent être ensuite transportées par l’eau. La plante se reproduit donc par semis, la viabilité des graines étant d’environ 18 mois.
La forte capacité de bouturage des tiges et des racines permet à cette espèce de se propager sur de longues distances, notamment lors des crues, les fragments de ces plantes étant véhiculés par les cours d’eau…
Impatiens glandulifera est donc une espèce liée au réseau hydrographique qui continuera longtemps tout à la fois d’envahir et d’enjoliver les talus routiers qui bordent le Salat et l’Esbintz !
Si les bourdons et les abeilles butinent leurs fleurs, les couleuvres peuvent se lover à leur pied tandis que papillons et coccinelles volettent sur leurs feuilles…
Certains pays luttent aujourd’hui contre la prolifération de cette plante qui menace d’autres espèces.
Eradication de cette plante invasive
Sur les recommandations de Natura 2000 et pour protéger les habitats naturels, certains pays ont décidé de procéder à l’éradication de cette plante invasive en déployant des techniques particulières : il s’agit d’arracher ou de couper les pieds de Balsamine, de manière la plus rigoureuse possible, afin de ne laisser aucun pied.
La Balsamine de l’Himalaya poussant essentiellement en bordure des cours d’eau et sa dissémination se faisant surtout par voie hydrique, il faut toujours travailler de l’amont vers l’aval.
La période de maturité des semences étant étalée durant l’été, il faut effectuer au moins deux passages afin d’éliminer un maximum de plantes.
Premier passage, entre le 30 juin et le 31 juillet : les plantes sont arrachées dans leur entièreté, tiges et racines. Dans les zones densément peuplées envahies de plus d’un are d’un seul tenant, les plantes sont fauchées à l’aide d’une débroussailleuse à lame le plus bas possible afin d’éviter les repousses ultérieures. La fauche préservera la végétation indigène autant que possible. Les plantes issues de ce premier passage sont stockées en tas, en milieu ouvert pour assurer un séchage rapide. Les racines seront dénudées de toute terre afin d’éviter la survie de la plante.
Second passage, entre le 25 août et le 15 septembre : il s’agira d’arracher les nouvelles germinations ou les plantes éventuellement oubliées lors du premier passage, de vérifier l’absence de reprise sur les tas et de retourner ceux-ci.
– Arrachage manuel lorsque les densités sont faibles ou que les conditions d’accès ne permettent pas des moyens mécaniques. Il faut mettre les plantes en tas, ou encore mieux les brûler si possible. Il faut également éviter de laisser de grosses mottes de terre autour des racines sinon la plante reprend. De bonnes tenues avec des gants sont alors nécessaires car les balsamines côtoient souvent des orties.
– Arrachage à la débroussailleuse pour des densités plus importantes. Il s’agit alors de bien faucher à ras du sol – Tracteur avec faucheuse ou girobroyeur sont utilisés si les conditions d’accès le permettent et que cela n’occasionne pas trop de dégâts aux habitats intéressants.
Menaces justifiant l’arrachage :
La Balsamine menace de nombreuses plantes indigènes dont elle occupe les habitats, de plus, ayant un système racinaire très superficiel qui disparait en hiver, les risques d’érosion des berges sont accrus.
Malgré cela, ne doutons pas un instant que nous ne puissions observer longtemps encore la balsamine de l’Himalaya fleurir chaque été le long de tous nos torrents et en bordure des étangs !