A l’initiative de l’association Patrimoine seixois, du PNR et de l’office de tourisme de Seix, une sympathique randonnée s’est donnée pour objet la découverte des granges foraines de Sentenac d’Oust.
Le terme grange foraine – de « fuera » en espagnol qui signifie « hors de » – qualifie les granges à usage agricole ou pastoral situées hors du village.
Ces granges implantées sur des prairies de fauche servaient et servent encore dans bien des endroits à l’éleveur pour stocker le foin et abriter les bêtes. Elles sont emblématiques de la culture pyrénéenne et du paysage de notre région.
Le petit groupe de randonneurs a été très intéressé par la balade, les explications architecturales auxquelles elle a donné lieu et par la démonstration de taille d’ardoises. Elle a également apprécié le chaleureux accueil de Mr le maire de Sentenac qui a accepté de nous servir de guide.
La journée, malgré le temps maussade, s’est terminée à Sentenac autour d’un repas convivial où ont été dégustés les produits locaux.
Si l’on part de Seix et que l’on va se promener du côté de Sentenac en passant par la piste forestière, au détour du chemin, on peut apercevoir encore bon nombre de ces granges accrochées aux pentes et qui s’appuient parfois sur les dénivelés des talus, se servant en quelque sorte de ce talus comme d’un appui naturel.
Sentenac et la Soumère, sont de ce point de vue deux hameaux caractéristiques. Les granges foraines y sont encore nombreuses.
Murs de pierre, toits d’ardoises ou de tôle ondulée -plus rarement de tuiles-, elles ont le plus souvent une avancée en planches de bois posées à la verticale : les voliges. Cette avancée protège souvent le matériel agricole entreposé là.
Ces granges ont le plus souvent été construites avec des matériaux qui proviennent de la région : qu’il s’agisse du schiste des murs, des pierres d’angles, des ardoises mais aussi du bois de la charpente ou des voliges, souvent hêtre ou bouleau qui poussent non loin de là.
Ces granges foraines d’altitude dépassent rarement 50m2 de surface.
Elles servaient en tout premier lieu à stocker le foin fauché pendant l’été. Ce foin, une fois l’hiver venu, permettait de nourrir les bêtes.
Acheminé le plus souvent à dos d’homme ou sur un traîneau de bois (Mr le maire de Sentenac en a encore un rangé sous l’avancée d’une de ses granges !) tiré par une mule, ce foin séchait à l’étage, dans le fenil : les voliges laissaient en effet passer l’air et cela permettait une bonne aération.
Au rez-de-chaussée se trouvaient les bêtes, ovins ou bovins. Le paysan mettait régulièrement à manger dans les râteliers afin de nourrir ses bêtes.
A noter enfin que, devant les granges, il y avait souvent deux frênes : on utilisait l’un pour ses jeunes pousses qui alimentaient les agneaux de l’année tandis que l’autre servait tout simplement à faire de l’ombre en été !
Les granges foraines ont été parfois, – avec plus ou moins de bonheur ! – aménagées en résidences secondaires.
Aujourd’hui, leur restauration obéit à un cahier des charges précis afin de ne pas dénaturer le site : les habitants se doivent en effet de préserver ces bâtiments d’estive comme témoins architecturaux d’une civilisation agropastorale caractéristique de notre région.